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Eladia F.

by Flora R.

 

NOM: Eladia F
Lieu de naissance: Jaen (Espagne)
Femme,  86 ans   
Lieu de résidence: Vannes
Nationalité: espagnole

Enfance et adolescence
C’était l’après-guerre en Espagne. On était 6 frères et sœurs. Nous étions très heureux malgré les restrictions, grâce à la vie familiale. Nous lisions beaucoup les livres empruntés à la bibliothèque. Ma mère avait une santé très délicate, elle souffrait du froid de la Castille et nous sommes partis vers le sud, en Andalousie.

 

Etudes
Je suis allée à l’école et au lycée. Je n’ai pas pu faire de carrière universitaire car étant la fille ainée, je me suis occupée de ma mère.

 

Vie adulte
Nous sommes restés pendant 8 ans en Andalousie. A 21 ans j’ai commencé à travailler comme journaliste (présentatrice) à la station de radio provinciale : présentation des journaux, des programmes de poésie et littérature. J’ai eu l’occasion de recevoir et interviewer des personnes célèbres du théâtre et du cinéma.


Ma grand-mère paternelle et trois sœurs de mon père vivaient dans une même grande maison. Mon grand-père était détestable, c’était un militaire commandant franquiste. Ses idées politiques n’étaient pas celles de mes parents ce qui provoquait beaucoup de tensions dans les familles.


Ma mère n’avait plus que son père, sa mère était décédée pendant la guerre. Mon grand-père maternel m’adorait et c’était réciproque.
A 29 ans j’ai pris une année sabbatique pour étudier le français à l’Alliance française à Paris. Deux ans après je me suis mariée avec un ami d’études anglais. Nous avons eu deux filles, la première est née à Paris puis nous sommes allés vivre en Angleterre pendant huit ans. De très bons souvenirs de ma belle-famille anglaise. J’ai beaucoup aimé le pays mais je n’y travaillais pas, je m’occupais de mes filles et j’allais aux cours d’anglais le soir.


On est rentré à Paris où mon mari travaillait au centre culturel britannique et on y est resté jusqu’à sa retraite. Moi je travaillais à Paris comme costumière pour l’Opéra et la Comédie Française. A notre retraite nous avons choisi de venir vivre en Bretagne.

 

Le rapport avec les personnes âgées
Dans la famille et le milieu où nous vivions on respectait beaucoup les personnes âgées, on a toujours eu le culte de la personne âgée en Espagne. Il était inconcevable qu’un parent âgé soit placé dans une maison de retraite. Mon grand-père maternel aimait beaucoup lire et nous écoutions tous ensemble de la musique sur un gramophone.
Ma tante s’est occupée de son père devenu veuf jusqu’à sa mort. Des liens très forts entre mon grand-père maternel et mes frères et moi. Il était administrateur d’une mine de plomb et d’argent appartenant à des français, de là son attachement à la culture française, surtout la littérature (Voltaire, Diderot…)

 

Aujourd’hui
Les personnes âgées ont le mérite d’avoir vécu des temps très difficiles pour les uns, plus agréables quelquefois. Mon mari et moi avons été heureux jusqu’à son décès, nous partagions beaucoup.

 

Vie actuelle
Je suis veuve depuis un an et demi. Mes enfants et petits-enfants sont à Paris, ils viennent me voir quand ils peuvent.
A notre arrivée en Bretagne nous nous sommes beaucoup investis dans une association dans laquelle j’ai donné des cours de langue pendant 22 ans. Cela nous a permis de créer des amitiés profondes et du lien social. Ce sont des amitiés qui perdurent, des amis qui me rendent service et m’accompagnent.

 

Vie quotidienne
Je dors beaucoup surtout le matin. J’ai quelques visites d’amies, un peu de travail de ménage. Ma santé s’est détériorée depuis un an mais je lis encore beaucoup.


Les médias ?
Je regarde la télé, surtout les journaux et les documentaires, des fois la BBC ou les chaines espagnoles.
J’ai beaucoup utilisé internet, encore maintenant, surtout la messagerie. J’ai un smartphone même si je ne suis pas très à l’aise avec.

 

Ce qui me fait avancer…
Le plaisir ou l’espoir de voir que mes enfants et petits-enfants réussissent leur vie.


Rôle des retraités
Vers la fin de la retraite, les problèmes de santé ne laissent pas beaucoup de choix. La solitude, le veuvage après 56 ans de mariage font qu’on ne vit que sur les souvenirs de toute une vie...