Simone J.

by M. H.

 

 

Simone a grandi en Bretagne en milieu rural très pauvre à l'époque, 4ème fille d'une famille de 10 enfants.
A vécu son enfance et adolescence dans une famille aisée. Elle n'a pas connu le luxe mais la sécurité et une qualité de vie agréable tout «  en apprenant très vite le prix des chose » et la contribution aux tâches de la maisonnée très petite,
Elle a réalisé en allant à l'école qu'elle avait de la chance par rapport aux autres enfants( cadeaux de Noel= 1 jouet ou 2,anniversaire =une jolie tenue, une chambre partagée seulement à 2 ou 3,1 semaine de vacances et 1 voiture avant 1930,).


Elle a aussi pris conscience très tôt que son père accordait une grande importance à son travail et aux ouvriers d'une petite usine locale qu'il gérait « selon un mode paternaliste ,elle a eu l'impression que la vie était simple  parce qu'on s'entendait bien i,e, les employés et le boss(je cite) sur un mode familial qu'elle regrette en comparaison avec la période actuelle où tout est conflictuel »
Le rôle de la mère était très différent, strictement cantonné à l'éducation et la gestion de la maisonnée, Son père » ne savait pas cuire un œuf ! » mais c'est lui qui détenait l'autorité.

 

Les liens entre générations étaient très fréquents et importants  affectivement et matériellement. Les petits-enfants allaient chez les grands parents en vacances à tour de rôle par 3 ou 4. Puis l'âge venant, les parents  et aussi les petits enfants ont pris soin des grands parents. Elle- même a hébergé et soigné sa mère chez elle quand elle travaillait encore puis pendant sa retraite « C'est normal »

Etudes : école primaire locale, ensuite pension à Nantes puis à sa demande cours Pigier dont elle garde un très bon souvenir, et formation école d'infirmière sans toutefois exercer par la suite. C'était plus pour répondre aux demandes des parents.

 

Adulte : Ne s'est jamais mariée et s'est impliquée dans des actions de bénévoles auprès d'enfants en difficulté  en France puis à l'étranger (Tunisie années 1950 et Asie par la suite).


Vers 1960 est devenue correctrice de presse dans un quotidien local jusqu’à sa retraite.

Aujourd’hui : Est passée facilement du travail à la retraite .Elle a des revenus assez modestes mais suffisants  tout en étant locataire de son appartement.


S'est beaucoup investie avec plaisir dans la vie associative soit à titre personnel :  société polymathique, voyages, bibliothèque, liens avec des neveux et nièces, soit en bénévolat : visite malades hôpital , Emmaus , voisinage et paroisse. Cela a constitué sa vie jusqu'à 90ans. La marche à pied était quotidienne   « bien avant  que ce soit une mode ». Elle est satisfaite de cette tranche de vie qu'elle juge « épanouissante »

 

Elle a été contente de bénéficier très tôt d'une formation à l'informatique financée et organisée par la ville de Vannes et s'est équipée d'un ordinateur utilisé jusqu'à 90ans « cela a changé ma vie  en me permettant des contacts et des découvertes gratuites !!! ». Désormais elle s'en passe totalement car c'est trop fatigant,


Elle lit et annote 2 journaux 1 local et 1 national, suit les informations et débats mais ne regarde plus de films,


Elle tient à voter lors des élections.

 

A la question qu'est ce qui vous fait avancer, elle répond «  je recule ».La perspective de la mort est quasi quotidienne, la sienne et celle de ses amis.

 

Pour elle le rôle des retraités c'est de transmettre aussi bien des recettes de cuisine que des valeurs morales et spirituelles, des souvenirs, surtout de ce qui a été différent dans sa jeunesse par ex l'éducation familiale, la vie scolaire , la guerre vécue dans une famille où la résistance fut très présente, et les débuts de l'Europe.


C'est d'ailleurs pour elle ce dernier sujet qui l'intéresse vraiment disant qu'il faut «  plus parler des origines, du passé de la construction européenne. »

 

Sa vie actuelle est limitée par l'immobilité et perte de mémoire . La solitude est pénible car la plupart de ses amis sont morts ou dans des maisons de retraite. Toutefois elle préfère « garder son indépendance relative et rester seule chez elle pour être libre » car elle bénéficie d'un système d'aide à domicile. Elle se dit très consciente de la chance d'avoir un système de santé et de retraite qui le permette.