Gisèle B.

gisele

by Paule V.

 

 

Informations de base
Gisèle B. est Française, née en 1942 dans un petit bourg de < 1.000 habitants, où elle a passé son enfance ; classes primaires jusqu’au certificat d’étude, puis a suivi un « cours ménager ». Elle vit actuellement dans une commune de 12.000 habitants en périphérie d’une ville de taille moyenne. A été agent hospitalier.

 

Antécédents


Enfance et adolescence
Est l’ainée d’une famille de 3 enfants : un frère (5 ans plus jeune) né en 1947, une sœur née en 1950.


Ses parents étaient d’origine paysanne, et pendant plusieurs années, en raison de ressources insuffisantes qu’il fallait compléter, ont été ouvriers agricoles saisonniers. Ils partaient en Beauce, pour faire les cultures et récoltes de betterave.
Durant ces périodes, pendant 5 ans, elle a été confiée à sa grand-mère paternelle avec laquelle elle a toujours eu un lien très fort. Elle avait même du mal à partager cette grand’mère avec frère, sœur ou cousins et cousines. Elle ne sait pas quel était le métier de son grand père (elle suppose ouvrier agricole).


Quand ses parents ont acquis une ferme, c’était près d’un gros bourg ; la famille s’y est installée.


Elle a commencé à travailler à 14 ans dans une épicerie où elle faisait un peu tout : la boutique, le ménage, la lessive : allait avec la brouette et le battoir à la rivière, et faisait bouillir le linge. N’avait comme congé que le dimanche après-midi où elle pouvait rentrer chez elle, à plusieurs kilomètres, à vélo.


Sa grand’mère qui avait eu 9 enfants passait alors un mois chez chacun de ses enfants. Pour G c’était la joie, un peu moins pour sa mère, très indépendante.
Les personnes âgées participaient à des tas de petites choses ; elle se souvient de son grand’oncle et de sa grande tante, elle les sentait heureux.


« Y avait pas d’argent »…par exemple pour les compétitions sportives scolaires, pour acheter un vêtement, une tenue, on ne pouvait pas toujours y participer ; quand un veau naissait les parents rappelaient l’attention et le soin qu’il fallait lui donner, car de sa vente dépendait l’achat des graines et semences pour les récoltes de l’année suivante.
« Mais, à la campagne, pour l’essentiel, on ne manquait de rien ». La nourriture venait de la terre et pour le reste il y avait une grande convivialité. Les travaux se faisaient en commun, battages, foins, plantations ; quand on tuait le cochon tout le village était là…elle aimait l’ambiance. Il y avait les veillées «  les filages » avec châtaignes, pommes cuites, on jouait aux cartes, on « lançait » la chanson. Sa mère, femme de caractère, donnait de la voix qui était belle.


On vivait sur la terre battue, sans toilettes et salle de bain. On avait l’électricité mais on n’a eu l’eau qu’en 1956.

 

Age adulte jusqu’à la retraite.
Elle s’est mariée et a suivi son mari, employé au téléphone muté dans la région parisienne avant de revenir en Bretagne. Ils ont eu 2 enfants. Elle a travaillé dans un commerce de légumes et comme femme de ménage, puis en tant qu’agent hospitalier.
A eu une enfance et une vie adulte heureuses. L’aspect religieux, messe le dimanche, a été présent mais cela n’a pas été contraignant.

Vie actuelle
A d’abord une réflexion générale sur l’évolution des choses :
« Notre génération n’avait rien, on est allé vers le mieux…mais on est allé trop loin. Moderniser oui mais trop vite et trop loin… on a commis des erreurs. En gros les choses pour beaucoup deviennent pas faciles: c’est triste, moche » !
Utiliser le vélo oui, mais pour être présentable et/ou risquer de rester mouillé toute la journée, c’est un problème !
Pour moi personnellement je pense «  place aux jeunes » mais je n’apprécie pas qu’ils nous prennent pour des nantis, qu’ils trouvent que les problèmes écologiques sont de notre faute. Bien sûr, ils craignent pour leur retraite alors que nous nous la touchons naturellement…mais on a été au travail bien plus tôt et avec des semaines de XXXX heures.
Est veuve depuis quelques années. A actuellement un ami avec qui elle partage week-end et vacances, mais autrement vit chez elle, où passent régulièrement amis et anciens collègues de travail.


Avec la famille, très bonne entente : les vacances ensemble, et les visites ou séjours des petits enfants, c’est super. Mais là aussi, c’est chacun chez soi.


Situation économique:
touche une retraite suffisante surtout qu’elle perçoit 1/2 retraite de son mari. « Quand on a toujours fait attention, il n’y a pas de changement avec la vie active. Mais il y a des personnes pour lesquelles les retraites sont trop faibles ».


Situation sanitaire:
A une bonne santé. A eu voici quelques années l’opération (une butée) d’une hanche, qu’il va falloir sans doute reprendre : a une bonne couverture santé et mutuelle.


Activités
Lecture, télévision, marche, gymnastique, vélo, natation en été quand il fait beau, café avec les copines pour «  faire pipelette », voyages …. Mais n’est dans aucun groupe ou association, son maitre mot c’est « je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux ».
Rendre service : oui ! Mais, dans une institution ou une association : non ! « J’aime trop être libre. »
Le numérique ce n’est pas son truc. « On est obligé, mais c’est pas mon fort. Je n’aime pas ».

 

La retraite c’est très bien jusqu’à présent.


Rôle des aînés
Transmettre les savoirs, les traditions, ce que l’on a appris, expliquer, oui : ils en tireront ce qu’ils veulent. Voir les petits enfants grandir, évoluer, c’est bon.


J’avais jamais imaginé la retraite avant...j’ai aimé travailler, j’avais du plaisir à y aller mais au jour de la retraite j’ai pensé:ouf, c’est fini maintenant on va faire autre chose. »


A autant aimé les 3 temps de sa vie.